BAYLET DANS LA VOIX DU NORD

Publié le par LA VOIX DU NORD

 Jean-Michel Baylet : « Quand j'entends certains candidats, je me dis que là, on est dans la gauche ringarde ! »

  • jmb la voix du nordPrésident des radicaux de gauche, Jean-Michel Baylet s'est invité dans la primaire socialiste pour faire entendre sa différence. ...

    - Que répondez-vous à ceux qui se demandent ce que vous venez faire dans cette primaire ?

    « J'ai une légitimité, et même plus que d'autres, puisque j'ai demandé le premier une primaire dès 2007 ! »

    - Vous auriez préféré des primaires ouvertes à toute la gauche ?

    « La logique l'aurait voulu. D'ailleurs, je vois que ceux qui ne sont pas venus le regrettent maintenant, comme Jean-Pierre Chevènement. Ils voient qu'il se passe quelque chose derrière celles et ceux qui mènent le débat. Je suis sûr que la participation sera bien au-delà de ce qu'on peut imaginer. »

    - Vous vous présentez comme un patron de gauche. Il y a des propositions qui vous font bondir ?

    « Bien sûr, nous avons des divergences. Quand j'entends certains candidats parler de mettre les banques sous tutelle, de revenir à l'autorisation administrative de licenciement, c'est-à-dire à l'économie dirigée, je me dis que là, on est dans la gauche ringarde et que ce n'est pas comme cela que nous arriverons à convaincre les Français. Pour 2012, toute notre énergie doit être consacrée à conserver notre crédibilité. »

    - Vous mettez l'Europe en tête de vos priorités ?

    « D'abord nos valeurs, République et laïcité. Ensuite bien entendu l'Europe. Vous avez vu qu'autour de moi dans nos débats, personne ne parle d'Europe. Or c'est la seule solution à la crise aujourd'hui. Il faut relancer la machine européenne. Nous avons une monnaie commune mais pas de politique budgétaire commune. C'est unique au monde. »

    - Vous revendiquez votre fédéralisme au moment où l'opinion est de plus en plus euro sceptique...

    « Je suis un fédéraliste européen. Jean Monnet disait que c'est dans les périodes de crise que l'Europe avance le plus. Nous y sommes. Ayons le courage des pères fondateurs. Construire un espace commun au lendemain de la guerre, c'était quand même plus difficile qu'aujourd'hui ! »

    - Vous êtes pour la dépénalisation du cannabis. De quoi bousculer votre électorat modéré !

    « Tout au long de leur histoire, les radicaux ont été des gens de raison et pragmatique sur le plan économique, et des femmes et hommes de progrès quant aux libertés publiques. Se voiler la face sur la consommation du cannabis, c'est cela le laxisme. Dans les cités, les villes, l'insécurité est créée par les dealers. Et on réglera aussi un problème de santé publique parce que ces dealers vendent n'importe quoi aux consommateurs. Je suis conscient que le cannabis est une drogue mais il faut avoir le courage de prendre des initiatives.

    Il y a trente ans, j'ai voté l'abolition de la peine de mort. personne n'en voulait. Aujourd'hui tout le monde a compris qu'il fallait le faire. »

    - Qu'est-ce qui vous sépare du radical Jean-Louis Borloo qui vient de se retirer de la course ?

    « Il est de droite, je suis de gauche, c'est aussi simple que ça. Par contre, c'est un ami, un homme de courage et nous partageons un certain nombre d'idées, notamment sur l'Europe, mais il est dans un camp et je suis dans un autre. Pour moi le radicalisme ne peut être que de gauche. » •

    RECUEILLI PAR HERVÉ FAVRE PHOTO CHRISTOPHE LEFEBVRE dans La VOIX du NORD

 

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