Ferdinand BUISSON, LE PERE DE LA LAICITE

BUISSONFerdinand Buisson fut élève au Lycée Condorcet, puis obtint l'agrégation de philosophie.

Il s'exile volontairement en Suisse sous le Second empire de 1866 à 1870, car il refusait de prêter serment au nouveau pouvoir; il fut professeur à l'Académie de Neuchatel Dès 1867, il participe au Congrès international de la Ligue Internationale de la Paix et élabore un programme pour l'abolition de la guerre par l'instruction, aux côtés de Jules Ferry et de Victor Hugo. Parallèlement, il tente de mettre en place une Église protestante libérale, faisant appel aux pasteurs Jules Steeg et Félix Pécaut.

De retour en France, après la chute du second Empire, il s'engage lors du siège de Paris dans la protection des orphelins, ce qui le conduira à créer le premier orphelinat laïque, l'Orphelinat de la Seine. Il soutient l'orphelinat de Cempuis dans l'Oise fondé par le philanthrope Joseph-Gabriel Prevost et fait nommer à sa tête Paul Robin.

Refusant d'enseigner la philosophie, car désireux d'œuvrer en faveur des enfants les plus pauvres, il fut, grâce à son amitié avec le ministre de l'Instruction publique Jules Simon, nommé à la direction des établissements scolaires parisiens.

 

De 1879 à 1896 il fut appelé par Jules Ferry, successeur de Jules Simon, à la direction de l’Enseignement Primaire, avant de superviser le travail d’écriture et de conception des lois sur la laïcité. En 1898, partisan de la défense du capitaine Dreyfus, il participe à la création de la Ligue française des Droits de l'Homme dont il sera président de 1913 à 1926.

Élu député dans le XIIIe arrondissement de Paris, sous l’étiquette Radicale, il entre au Parlement en 1902. Deux fois réélu, il est battu en 1914 mais revient en 1919. Buisson fut en particulier un ardent défenseur de l'enseignement professionnel obligatoire et du droit de vote pour les femmes..

 

En 1905 il était le président de la commission parlementaire qui a rédigé le texte de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Certains disent qu'il est à l'origine du mot « Laicité ». Vice-président de la commission du Suffrage universel, il se prononce en faveur de la RP (représentation proportionnelle) et du vote des femmes. Par humanisme, il défend les minorités nationales slaves, les révolutionnaires russes et, après la Grande Guerre, proteste contre les violences faites aux Arméniens et aux juifs.

 

buisson à l'écoleFerdinand Buisson fut également le maître d'œuvre d'un chantier éditorial remarquable : le Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire, pour la rédaction duquel il s'entoura de plus de 350 collaborateurs. La première édition fut publiée par Hachette entre 1882 et 1887. Ne se limitant pas à un rôle de responsable éditorial, Buisson rédigea lui-même des articles emblématiques, comme Laïcité, Intuition, Prière... Son dictionnaire est considéré comme la « Bible » de l'école laique et républicaine.

Partisan de la première heure de la Société des Nations (SDN), il se consacre ensuite au rapprochement franco-allemand surtout après l'occupation de la Ruhr en 1923, en invitant des pacifistes allemands à Paris et en se rendant à Berlin Il reçut le prix nobel de la paix en 1927 avec le professeur allemand Ludwig Quidde.

 

Battu aux législatives de 1924, il s'installe au village de Thieuloy Saint Antoine dans l'Oise dont il devient conseiller miunicipal. Après une tentative malheureuse en vue d'obtenir un siège au Sénat.

Il s'y éteint à quatre-vingt onze ans, le 16 février 1932.

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