Vote de la réforme des retraites à l'Assemblée Nationale

Publié le par Députés Radicaux de Gauche

 

Gérard Charasse, député de l'Allier, vice-président du PRG et président des députés PRG et apparentés, a posé une question d'actualité au Gouvernement sur la réforme des retraites le mercredi 27 octobre.


M. le président. L'ordre du jour appelle les questions au Gouvernement. Réforme des retraites. La parole est à M. Gérard Charasse, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.

M. Gérard Charasse: Monsieur le Président, ma question s’adresse au ministre du travail, et porte sur les retraites.

gérard charasseLes parlementaires radicaux de gauche prennent toujours la parole avec émotion sur ce sujet puisque nous avons été les inventeurs, en 1910, du premier système de retraites ouvrières et paysannes, en application de notre programme de Nancy. Trois ans auparavant, nous avions d'ailleurs créé le premier ministère du travail.

Cette mise en perspective redouble nos inquiétudes. Vous faites voter une réforme dans des conditions démocratiques douteuses ; une réforme qui ne règle rien, vous en avez fait l'aveu ; une réforme basée sur des préjugés qui, l'un après l'autre, sont démentis par la réalité ; une réforme, enfin,qui a mis la France dans la rue.

Notre inquiétude est d'autant plus vive que vous savez, comme nous tous ici, que les ménages anticipent très négativement cette réforme. Les demandes de départ anticipé redoublent, dans le privé comme dans le public. Nous allons donc vers une aggravation mécanique du déséquilibre financier et vers une déstabilisation de notre système de production. S'ajoute à cela une
fébrilité de l'État face aux mouvements sociaux qui ne préjuge rien de bon dans la gestion démocratique et républicaine du conflit en cours.

Monsieur le ministre, allez-vous différer le vote de ce texte jusqu’à l'ouverture, enfin, de vraies négociations avec les partenaires sociaux ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

M. le président.La parole est à M. Éric Woerth, ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique.

M. Éric Woerth, ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique*. Monsieur Charasse, fallait-il ne pas faire de réforme ? Fallait-il simplement regarder les comptes de l’assurance vieillesse se dégrader sous le coup de la démographie ? Les études qui paraissent aujourd’hui encore montrent que la société française vieillit. Nous pouvons nous enorgueillir qu’il y ait plus de soixantenaires et de centenaires. Mais il faut bien préparer notre régime de retraite pour affronter cela.

La crise a également fait s’effondrer durablement les recettes de nos régimes de retraites. Nous devions réagir, c’était le souhait du Président de la République, et nous l’avons fait.

Vous dites depuis des semaines et des semaines que cette réforme est injuste. Le sentiment qui nous anime à la fin de ce débat, au regard du texte que j’espère voir approuvé après cette séance de questions au Gouvernement, est que cette réforme est efficace puisqu’elle va bien amener
un équilibre de nos régimes de retraites dès 2018. Et cet équilibre est la garantie d’un régime de retraites solide et durable pour les Français, notamment pour les jeunes.

C’est également une réforme juste, parce que ceux qui ont commencé à travailler tôt continueront à partir à soixante ans ou avant. Ceux qui ont eu un travail pénible, et qui en ont été affectés, partiront aussi à soixante ans. Juste, cette réforme l’est également parce qu’elle prend en compte de nombreuses catégories de population, je pense notamment aux femmes, qui ont fait l’objet d’un grand débat dont nous pouvons nous enorgueillir.

Cette réforme était indispensable à la protection de notre système de retraites, et nous sommes fiers, Gouvernement et majorité présidentielle, de l’avoir faite. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Publié dans Actualités Radicales

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